Zoo magazine, Boris Henry, 11 avril 2018
[…] L’un des grands intérêts de cet ouvrage est son appareil critique [+]
Cet ouvrage réunit les différents ciné-romans, strips et pages de bandes dessinées effectués dans le sillage de certains des premiers longs métrages de Jean-Luc Godard : À bout de souffle (1960), Une femme est une femme (1961), Le Petit Soldat (1963), Une femme mariée (1964) et Alphaville (1965). Ces différentes mises en cases de films permettent de mieux comprendre en quoi le ciné-roman (né en 1915) est l’un des — nombreux — points de jonction entre le cinéma et la bande dessinée. Elles préfigurent également la coexistence entre l’image et l’écrit, régulièrement explorée par Godard au sein de ses films. L’un des grands intérêts de cet ouvrage est son appareil critique. Celui-ci permet notamment de saisir l’apport de la Nouvelle Vague dans la manière de communiquer sur les films. Adapter certains d’entre eux en ciné-roman permettait de toucher un public différent, davantage populaire que celui qui allait voir des films d’art et d’essai, tandis que certains strips de bande dessinée s’attachaient aux spécificités des tournages. Si le lien de Jean-Luc Godard avec ces pages est plus ou moins direct, ces dernières témoignent de son intérêt pour d’autres formes d’arts séquentiels que le cinéma. [-]