Diacritik, Christian Rosset, 23 novembre 2022
« Déjà culte » diront certains que l’on ne cherchera pas à contredire. [+]
CHOSES LUES, CHOSES VUES #29 […] Du même Stéphane Trapier, les Éditions Matière nous offrent quasi-simultanément Les Saucisses de l’archiduchesse, premier épisode de « La vie de mon père », une bande dessinée (découpée en cases, mais, à une exception près, sans bulle – la narration étant disséminée sous forme de « récitatifs » en haut ou bas de case) qui donne envie d’en découvrir au plus vite la suite. Ce père, on l’avait découvert dans Fluide glacial en 2014, dans les épisodes de Giscard et ses amis. Ces Saucisses de l’archiduchesse sont aussi drôles et surprenantes que du Charlie Schlingo (auteur en 1985 des Saucisses de l’exploit) : « D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Le bonheur a beau être simple comme un coup de fil, quand sonne le téléphone, il n’y a jamais personne pour répondre à cette question. » Bien entendu, le dessin est impeccable : cet humour dit « absurde », « décalé », voire « subversif », ne pouvant donner sa pleine puissance qu’en accordant le froid et le chaud, le réglé et le déréglé, l’esquissé et le tiré au cordeau. « Déjà culte » diront certains que l’on ne cherchera pas à contredire. […] [-]