Une fable contre la société de consommation dessinée dans l’esprit du pop art. Graphiste norvégien, Peter Haars (1940-2005) publia deux bandes dessinées, dont la spectaculaire
Prokon en 1971. Dans cette fable contre la société de consommation, une cité idyllique où règne un parfait bonheur consumériste est perturbé par l’horrible Dr Dracenstein. Ce savant fou a inventé un spray qui rend les objets éternels — et donc annihile le besoin d’acheter, mettant en péril toute l’économie. Bande dessinée pop art en diable,
Prokon reprend a son compte les codes du genre. Peter Haars s’approprie notamment des objets emblématiques des Trente Glorieuses (automobiles, aérosol…), des personnalités (Daniel Cohn-Bendit, Tina Turner, Boris Karloff…), imitant la fausse jovialité de la publicité pour mieux critiquer la culture de masse. Graphiquement, il utilise des éléments exploités par Roy Lichtenstein : onomatopées, point, gros plans. Et, avec humour, restitue ainsi aux comics tout ce que le pop art leur avait emprunté.
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