Maximillienne débarque à Paris en autostop pour vivre de la bande dessinée. Elle trouve rapidement un atelier grâce aux petites annonces, près de la Bastille, alors même que la révolte populaire semble faire rage. En effet, tandis que les BDs de Diderot et Mirabeau sont passées de mode, un certain Marat semble agiter les foules.
Louka Butzbach nous emmène dans un univers étrange, un monde rêvé, fantasmé, où l’histoire avec un grand H s’emmêle les pinceaux, se retrouve passée à la moulinette des fantaisies de l’auteur. Il règne ainsi dans cet album un anachronisme perpétuel qui ne trouve pas vraiment de sens, qui ne semble pas véritablement s’ancrer dans une démarche réflexive
: et c’est justement là que réside la poésie de cet album qui resplendit d’un simple désir de faire, parce qu’on peut le faire, parce que c’est drôle d’imaginer que Diderot ait été auteur de bande dessinée, parce que c’est drôle de se dire qu’on aurait pu aller prendre la Bastille en taxi, parce que c’est beau d’imaginer les révolutionnaires comme de jeunes gens beaux épris d’idéaux
!
Ce petit livre possède ainsi le charme d’une mauvaise copie d’un devoir d’histoire, le songe éveillé d’un cancre dont l’esprit gambade durant ses heures de cours et qui restitue ses douces rêveries en une œuvre unique dont le lyrisme nous emporte à notre tour.
Les dessins sont joyeux, emportés, d’une belle maladresse parfois. Touchants, ils incarnent merveilleusement bien cette folle liberté
!
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