PIM PAMela POUMJacques Floret
Candeur de la découverte, investissement libidinal de la lecture, boulimie d’images, pulsion, frénésie et irréductible subversivité du slapstick… : Jacques Floret se souvient de ses émois de jeune lecteur de BD. Il se souvient des Katzenjammer Kids lorsqu’ils paraissaient sous le titre Pim Pam Poum dans Le Journal de Mickey. Il se souvient de la qualité du papier, il se souvient de l’odeur de l’encre et d’innombrables détails d’impression qui ouvraient des abîmes de perplexité. Immobile mais vibrant face à la page, la chute du récit avait alors la même valeur, suscitait la même excitation qu’un décalage de couleur, qu’un soudain passage en bichromie ou qu’un clin d’œil appuyé de l’auteur à son lecteur solitaire.
À présent, à « l’âge où s’amuser seul ne suffit plus », la soudaine introduction de Pamela dans le trio canonique des Katzenjammer Kids renvoie ce dernier à sa prime ardeur, à sa chaleur, à cette perverse innocence jadis perdue, ici furtivement retrouvée.
Grâce à PIM PAMela POUM, les mots « bande dessinée » ne renvoient plus uniquement à un arrangement d’images séquentiel : ils désignent l’esquisse d’un groupe aussi bien que le déploiement d’une œuvre tendrement érectile.
leporello, 11,5 x 15 cm
tirage limité à 300 exemplaires,
non diffusé en librairie, 3 €
Extrait de l’interview d’Andy Warhol dans High Times, août 1977 :
Glenn O’Brien — Tu aimais les bandes dessinées ?
Andy Warhol — Oui, The Katzenjammer Kidz.
Créée à la fin 1897 par Rudolph Dirks pour paraître dans les titres de presse possédés par William Randolph Hearst, The Katzenjammer Kids — ouvertement inspirée de Max und Moritz créée trente ans plus tôt par Wilhelm Busch — est considérée, à l’égal de The Yellow Kid de Richard Outcault, comme la première bande dessinée américaine. Elle est aussi à ce jour la bande dessinée ayant connu la plus grande longévité.
En 1914, la série fut confiée par Hearst au dessinateur Harold Knerr, tandis que Dirks continuait de publier une version concurrente sous le titre Hans und Fritz puis sous le titre The Captain and the kids.
En France, The Katzenjammer Kids a été traduite sous les titres Les Méfaits des petits Chaperché puis Les Garnements dans le journal Bravo !, Capitaine Fouchtroff dans le magazine Junior, et enfin Pim Pam Poum dans Le Journal de Mickey dès 1938. À partir des années 1950, la série a été publiée parallèlement dans un périodique éponyme qui fusionna plus tard avec le magazine Pipo, un autre titre du même éditeur, devenant ainsi Pim Pam Poum Pipo. Dans les années 1970, The Katzenjammer Kids sont reparus sous leur titre originel dans Charlie Mensuel.