ParallélismeNicolas Nadé
Noir. Blanc. Trames. Points. Machine. Traits. Règle. Mécanique. Axonométrie. Noir. Vue dessus. Vue face. Vue dos. Vue côté. Dessin. Technique. Action. Précision. Noir. Dessus. Dessous. Normographe. Bitmap. Éclat. Embardée. Collision. Extrusion. Rythme. Offset. Noir. Chaîne. Déroulement. Dessin. Ruban. Pli. Devant. Derrière. Cadence. Machine. Rythme. Percussion. Noir. Métal. Ajustage. Parallèles. Graisse. Lignes. Géométrie. Espace. Fluides. Séquences. Bandes. Parallélisme. Dessin. Bandes. Dessin. Bandes. Dessin. Bandes. Dessin. Bandes. Dessin…
Cinq ans après son premier ouvrage Quelques Miettes à géométrie variable, Nicolas Nadé met en scène, avec Parallélisme, une mécanique complexe, une machinerie fantastique qui se révèle n’être rien moins que la fabrique de la bande dessinée elle-même.
NOTA : Parallélisme est accompagné d’une postface documentée dans laquelle l’auteur expose sa démarche créatrice, son rapport à la musique, au dessin, à la bande dessinée, à l’imagerie 3D, à la photographie, à l’art contemporain, à la cuisine. Entre autres choses…
REVUE DE PRESSE
Diacritik, Christian Rosset, 7/9/2022broché, dos carré collé cousu, 21 x 29 cm
9782916383668, 21 €
Extrait de « Contre-angle », série de notes rédigées par Nicolas Nadé en postface à Parallélisme :
« […] La plupart du temps, je conçois une planche de bande dessinée et son découpage comme une unité, sans vraiment penser à ce qui vient après. Il est très rare que je sache ce que je vais faire ensuite. Il y a une certaine immédiateté dans l’écriture, même si mon travail peut paraître rigide — la faute à l’utilisation de matériel réservé la plupart du temps au dessin technique.
Depuis quelques années, j’ai l’opportunité de fabriquer mes propres normographes, ce qui me permet d’introduire plus de variété de formes et plus de souplesse dans mes compositions. Je construis mes outils. »
Extrait de « Contre-angle », série de notes rédigées par Nicolas Nadé en postface à Parallélisme :
« Au départ je ne pratiquais le dessin que pour lui-même, sans forcément penser à un récit. Bien sûr, on peut toujours considérer qu’il y a une certaine narration dans un travail sériel, mais pour moi ça s’arrêtait là. Je me contentais de cette espèce de séquentialité spontanée. […] Je me concentre avant tout sur le découpage et sur l’action. Généralement, une page = une action. […] On pourrait considérer chacune de mes planches comme un dessin à part entière. Une planche est en premier lieu une composition autonome ; en second lieu, c’est une mini BD d’une page ; en troisième lieu, elle se lie aux planches qui l’entourent pour former une BD plus longue. La narration est avant tout un prétexte à dessiner, à poursuivre le dessin. Pour moi, en bande dessinée, le vrai protagoniste de l’histoire c’est le dessin.
Dès qu’il y a du texte, j’ai toujours peur qu’il prenne l’ascendant sur le dessin. En tant que lecteur, je suis toujours dérangé lorsqu’une bande dessinée est trop bavarde, lorsque le dessin est souligné par un texte qui le décrit et le répète. Il y a ce sentiment d’inutilité, de doublon… À croire que le dessin n’est pas capable de restituer une action ou de porter une narration. J’essaye de prendre le contrepied de ça, au risque que le lecteur ne comprenne pas tout de suite ce qu’il se passe. »
Extrait de « Contre-angle », série de notes rédigées par Nicolas Nadé en postface à Parallélisme :
« Ma pratique photographique est avant tout celle d’un amateur. J’aime le côté technique et manuel de la photo argentique. […] Je marche beaucoup et je me promène également beaucoup à vélo. Dans les deux cas, je sors équipé d’un ou deux appareils. La photo me permet d’archiver les découvertes architecturales faites au cours de ces promenades. L’architecture est une grande source d’inspiration, que ce soit celle de bâtiments remarquables ou de simples constructions vernaculaires produites par des inconnus. […] Disons que la photographie est pour moi une pratique primitive, qui n’inclut pas nécessairement une démarche de recherche ni l’impératif de produire de “belles photos”. »
Extrait de « Contre-angle », série de notes rédigées par Nicolas Nadé en postface à Parallélisme :
« Je suis très attaché à la notion de répétition. Pour moi, la répétition n’est pas quelque chose d’ennuyeux, c’est une méthode créative qui permet des variations. Un peu comme la musique minimale : prendre un motif, l’agrandir, le réduire, le couper, le superposer… et de cette répétition surgissent de nouvelles choses. »