Expo ‘70Alex Besikian
Six ans après les Jeux olympiques de Tokyo, le Japon organisait à Osaka, en 1970, la toute première exposition internationale de son histoire, affirmant aux yeux du monde l’achèvement de sa mutation en puissance économique de premier rang et en nation moderne « normalisée ». Le master plan de l’Expo ’70 est conçu par Kenzo Tange. Au-dessus des pavillons se dresse la tour du Soleil réalisée par Tarô Okamoto. La Nasa expose une pierre de lune ramenée l’année précédente par la mission Apollo 12, on découvre les premiers prototypes de téléphones cellulaires, des mini-réseaux informatiques, et le train à suspension magnétique Maglev. On peut assister aux projections du premier film tourné auformat Imax. Le succès populaire d’Expo ’70 est si colossal qu’il continue aujourd’hui d’habiter les mémoires et l’imaginaire japonais – en témoigne parmi d’autres la bande dessinée 20th Century Boys de Naomi Urasawa.
Alex Besikian n’était pas né au moment d’Expo ’70. Il convoque malgré tout cette mémoire par bribes, la reconstruit à la manière d’un puzzle en découpant des magazines d’époque, des ouvrages commémoratifs, en redessinant des bouts de photos, des slogans, des figures emblématiques de l’exposition. De quelle exposition s’agit-il dès lors ? Que cherche Alex Besikian à travers ces ruines héroïques noircies à la mine de plomb, sinon un parc d’attraction brisé, une ère de progrès et de spectacle réduite à quelques splendides scories ?
leporello, 11,5 x 15 cm
tirage limité à 300 exemplaires,
non diffusé en librairie, 3 €
Dessins originaux de Expo ’70 accrochés dans l’exposition « Flatland » organisée par la galerie P38 et la librairie Baat Coop à Paris, en octobre 2017.