Si vous vous êtes déjà promenés un peu sur ce blog, vous connaissez peut-être mon amour immodéré pour la chanteuse Amy Winehouse. Vous savez aussi peut-être que j’ai la méchante habitude de souvent fouiner un peu partout sur le net à la recherche d’info la concernant, ou plus précisément d’info sur un potentiel nouvel album, qu’elle serait potentiellement en train de finir, et qu’elle irait potentiellement fignoler en Jamaïque dans les semaines qui viennent. Winehouse en Jamaïque pour bosser : Mdr, comme diraient nos beaux ado pré-pubères.
Bref, toujours est-il qu’au cours de mes recherches d’aujourd’hui, je suis tombée sur un article qui évoquait le travail d’une illustratrice, Eugénie Lavenant, qui s’est amusée à réaliser toute une série de portraits d’Amy et les a regroupés dans un livre intitulé
Cocaïne et chaussons blancs. Je me suis empressée d’aller fouiller de ce côté-là, comme vous imaginez. Et là j’ai cru que j’allais avoir un crise cardiaque. En gros, l’illustratrice a pris des photos parues dans des
tabloïds, des photos bien crades de l’artiste en pleine déchéance, et elle les a reproduites en version dessinée avec des légendes du genre « Elle est comme une camionneuse folle et dépressive » ou « Elle vomit sur ses robes ». Donc en premier lieu, j’ai eu envie de piquer une grosse colère. J’ai trouvé ce procédé immonde. Mais en fait, non. Parce que j’ai regardé les dessins, quand même. Et c’est beau.
Par exemple, on a trop souvent vu ces photos de la diva titubant dans les rues de Londres, débraillée, ivre, shootée, trop maigre, sale. Sur les photos c’est dégueulasse. Mais en dessin, non. Le visage est toujours creusé, les cheveux en vrac, les fringues sans forme. Et pourtant, sous le crayon de Lavenant, la silhouette devient mystérieuse, étrangement triste. Mais avec quelque chose de très beau. Et quand l’illustratrice choisit une photo de l’abominable « période blonde » d’Amy Winehouse, elle se sert du « style » noir et blanc de ses dessins pour transformer la chanteuse platine en véritable icône rock’n roll. Et même quand les dessins sont basés sur des photos ou Amy Winehouse va bien, l’illustratrice ajoute quelque chose. Comme sur ce cliché où Amy pose avec sa protégée Dionne Bromfield, dont elle produit l’album. Quand on connait Amy Winehouse, se dire qu’elle peut protéger ou lancer une jeune artiste, ça à tendance à faire rire. Ou à faire flipper, ça reste à voir. Et pourtant, pour l’instant, ça marche. Du coup, sur le dessin, Lavenant confère au visage baissé d’Amy un je-ne-sais-quoi de sérénité, un air adulte et détendu qu’on ne lui voit jamais d’habitude… Comme si la réussite de cette collaboration la comblait…
Donc, voilà, je ne sais pas quoi penser de ce livre. Est-ce que la beauté du résultat prouve les bonnes intentions de l’auteur, et excuse la grossièreté de sa démarche ? Qu’est-ce qu’elle a vraiment voulu faire en recréant ces photos horribles ? Les détruire par son art ? Je suis perdue.
Bon, bah, du coup, je vais me coucher.
Oui, c’est bien ça.
Dodo.
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