Kokomokka (blog), Alexandre Dimos, 11 décembre 2012
C’est dans un préfabriqué aux allures de squat d’artiste que Yûichi [+]
C’est dans un préfabriqué aux allures de squat d’artiste que Yûichi Yokoyama a installé son lieu de travail. Essentiellement constitué d’une table métallique sur laquelle sont posés une table lumineuse et un casier de rangement de ses feuilles autocollantes de différents types de trames. Il a d’ailleurs peur que cet outil produit par la marque Deleter et très spécifique à la création de mangas au japon ne disparaisse. « Avant il en existait en couleur. Ils étaient très utiles mais ils ont malheureusement arrêté de les fabriquer. »
En France son travail est connu grâce aux publications éclairées des Éditions Matière basées à Montreuil. Lorsque le premier de ses ouvrages, Travaux public, a paru en 2004 il s’agissait d’une révélation, de quelque chose de nouveau là où on n’en attendait plus. Depuis le catalogue s’est enrichi et l’univers si singulier s’est ouvert.
Avant même de préparer le thé Dokudami (issu d’une plante utilisé notamment dans la médecine chinoise) Yûichi Yokoyama nous montre le travail de sa journée : il a apporté les derniers détails à une planche de son prochain livre à paraître l’année prochaine au Japon. Une nouvelle histoire au dessin très noir et chargé avec des personnages mafieux buvant de l’alcool et plus spécifiquement du whisky. Ce sera une histoire noire, tragique. Des paysages urbains vus en plongés introduisent le futur ouvrage : « J’aime les paysages urbains plats, comme Nagoya par exemple. Tokyo est une ville irrégulière; le parc du Palais impérial est une rupture dans le paysage. »
Parallèlement à ce livre, il en prépare un autre dans le même état d’esprit que Baby boom mais plus expérimental et dont le design de l’ouvrage sera assuré par Kazunari Hattori (dont nous parlerons ici dans quelques jours).
Il prépare par ailleurs des costumes pour un spectacle de la compagnie de théâtre italienne Dewey Dell ainsi qu’une nouvelle exposition de ses peintures à la galerie Arataniurano qui aura lieue l’été prochain à Tokyo… en espérant avoir l’opportunité de voir cet aspect de son travail très bientôt en France ‑ ce qui ne fait d’ailleurs plus de doute.
Pour le prochain numéro de Back Cover, Kodama Kanazawa, conservatrice de la section manga au musée de Kawazaki, et Laurent Bruel, éditeur chez Matière, nous donneront chacun leur vision sur le travail de Yûichi Yokoyama. À suivre… [-]