Basque de San Sebastian établi à Paris, Juan Pérez Agirregoikoa, 48 ans, s’intéresse à l’identité dont se réclament les supporters sur les banderoles et les écharpes qu’ils brandissent dans les tribunes des stades. En artiste de son temps, il manie aussi l’art du détournement. Aussi s’empare‑t‑il de la technique du pop‑up — d’habitude réservée aux livres pour enfants — pour faire jaillir de ses aquarelles des slogans déroutants : « Rejette la famille », « Il y a un ennemi », « Idiots pour toujours », « La culture sert le capitalisme ».
Question : les supporters de football ne sont-ils que les jouets d’une société aux accents totalitaires ou incarnent‑ils au contraire les derniers îlots de résistance et de subversion ? Pour ajouter à notre perplexité, on trouve aussi en ces pages des terroristes encagoulés à la mode d’ETA revendiquant « Du football pour la classe ouvrière », et un avion tirant une traîne publicitaire en forme de déclaration d’amour au psychanalyste Jacques Lacan…
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