Louka Butzbach
Né en 1995, diplômé de la Haute École des arts du Rhin (Strasbourg) et vivant à Marseille, Louka Butzbach s’est en réalité installé somewhere over the rainbow : ses bandes dessinées à mi-chemin du conte, de la fable, du théâtre et du rêve offrent à des personnages juvéniles, androgynes, mélancoliques l’espace et la temporalité où déployer une anxieuse, une absolue, une gracieuse quête de liberté.
Louka Butzbach a autopublié en 2018 le fascicule La Fièvre, puis en 2019 les zines Jean Jabouille, et Le Sifflement du vent coulis. Ce dernier a été traduit et publié en 2020 par Breakdown Press (Royaume-Uni) sous le titre Whistle, et en 2022 par Fulgencio Pimentel (Espagne) sous le titre El silbido al correr del aire. En 2022, Louka Butzbach fait paraître La Pièce imaginaire aux éditions Super-Structure (Belgique). De décembre 2022 à février 2023, la galerie en ligne Collection croisée lui a consacré une exposition. Louka Butzbach a également contribué au n° 5 (« Torrent », 2022) et au n° 6 (« Plaine », 2023) de la revue Lagon, ainsi qu’au n° 150 (« Celebrate publishing! », 2023) de la revue Strapazin (Suisse).
Depuis 2016, Paul Descamps, Thomas Simon et Louka Butzbach animent Art majeur, une structure éditoriale orientée fanzinat.
dimanche 25 juin, 18h00—point d’heure
Boucherie Banane
116 rue Jean de Bernardy, Marseille 1er
jeudi 29 juin, 17h30—20h00
Librairie Sans titre
2 rue Auguste Barbier, Paris 11e
vendredi 30 juin—dimanche 1er juillet
Fanzines ? Festival
Espace Non-étoile, tour Orion
Montreuil (93)
« Sur une île vivaient deux amoureux qui s’aimaient d’un amour fou, si fou qu’ils l’avaient toujours gardé secret. Par pudeur et prudence, pensaient-ils, mais aussi parce qu’ils n’est jamais simple pour un jeune cœur d’être tout à fait sûr de lui. »
Amour, lune, larmes, mélancolie, vilain gnome et fièvre sont au programme de ces seize pages imprimées en riso à Mexico City.
Aux prises avec une patate géante bien mystérieuse, Nicolino et Antonella, les deux amoureux de Fontenay-sous-Bois (« en ces temps-là, Fontenay-sous-Bois n’était pas encore ce qu’on appelle une ville. […] Ces temps-là étaient bien différents. Des temps où l’on sonnait chez son ami quand nous venait l’envie de causer, et où l’on raccommodait les vieilles chaussures »), en viennent à remettre en question leur existence et à bouleverser celle de tout leur entourage : « Avant d’atterrir, ils se promirent de ne jamais être à court d’idées de choses à faire de toutes ces journées où ils n’auront rien à faire. »
Il est souvent question d’amitié et de bandes d’amis dans les récits de Louka Butzbach. Rémi Fleur est l’un d’entre eux. Son personnage éponyme a la particularité d’être à la fois le héros et l’outsider de sa propre bande, ce que l’un des membres résume ainsi : « Quand il nous rejoint de cette démarche gauche et fanfaronne, avant qu’il ne dise mot nous nous sentons les plus heureux des hommes ! », tandis qu’un autre renchérit : « Le plus fou, les amis, c’est que de tout ça Rémi ne sait tchi ! Et quand on rit, car nos affections s’expriment ainsi, il croit qu’on rit de lui ! »
Treize pages sérigraphiées suffisent à Louka Butzbach pour trousser l’existence, depuis l’âge le plus tendre jusqu’à l’état de jeune adulte — au cœur d’une Alsace mythique — de Jean Jabouille, enfant philosophe et prince des penseurs, ami des oies et pourfendeur de dragon.
Ci-dessous, esquisse de la planche 4.