Actu-du-noir (blog), Jean-Marc Laherrère, 26 avril 2011
Un très beau livre édité par une maison dont je n’avais jamais entendu parler [+]
Un très beau livre édité par une maison dont je n’avais jamais entendu parler : les Éditions Matière, qui au vu de La messe est dite, nouvelle de Marc Villard illustrée par Eugénie Lavenant portent bien leur nom tant l’objet que l’on a entre les mains est fait d’une vraie belle matière de papier.
Dans la famille Falcone on est tueur de père en fils. Il est d’ailleurs proche le moment où Paolo, le père, va passer la main, en douceur, à Romain, le fils. Il a déjà commencé à l’initier au métier, tout en l’encourageant à poursuivre des études de commerce en parallèle. Seulement voilà, avec les études, le fils conteste, réfléchit, et décide, contre l’avis du père, qu’il y a plus lucratif dans le monde du crime que le métier de tueur. Il oublie que chez les Falcone on ne rigole pas avec les traditions, Romain sera tueur ou ne sera pas.
On le voit, on est ici en plein dans l’imaginaire de Marc Villard. Pas de surprise donc, si ce n’est celle que réserve la chute… Une autre de ses marques de fabrique. Reste-t-il parmi les amateurs de polar une seule personne qui ne sache que Marc Villard est l’un des plus grands spécialistes de la nouvelle ? Non. Donc c’est une fois de plus un vrai plaisir.
Mais cette fois, ce plaisir ne vient pas seul. Au plaisir des mots vient d’ajouter celui des images. Des images souvent décalées qui, dans un noir et blanc très contrasté (pas de gris ici) viennent ajouter un contrechant, illustrer à contrecourant, jouer dans un silence. Texte et dessins se complètent, se répondent et se retrouvent comme une chanteuse de jazz et le pianiste qui l’accompagne. Encore quelque chose qui fait penser à l’univers de Marc Villard… [-]